Impressions du Mozambique (avril 2021)
Notre passage au Mozambique a été bref, et pour ainsi dire limité à la partie de la côte sud qu'on peut qualifier de touristique; c'est dire que nous ne pouvons guère prétendre présenter un avis détaillé sur le pays. Et ceci d'autant plus que nous avons plus cherché à utiliser cette étape pour apporter un élément de contraste à l'ensemble du parcours (après les parcs animaliers, les plages tropicales) que pour entamer une véritable découverte du pays en tant que tel.
Ce que nous pouvons en dire tient donc en peu de choses. Concernant les plages en elles-mêmes, si on peut les trouver supérieures à celles, le plus souvent ouvertes et agitées, d'Afrique du Sud, ce ne sont pas non plus des plages qu'on pourrait qualifier de "paradisiaques". Au plan visuel, par exemple vues de drone, elles peuvent donner une jolie impression, s'allongeant en lagunes et entrelacs de bras de sable en arabesque, en particulier à marée basse, offrant alors d'élégantes nuances pastel. Mais, trop ouvertes au vent et au clapot elles permettent rarement une baignade tranquille, et n'y invitent en réalité guère, plus adaptées qu'elles paraissent aux activités de pêche ou de promenade, à condition de ne pas être rebutés par la pollution plastique apportée par la marée.
Personnellement, papillonant d'abord de plage en plage, peu de temps après que les frontières avaient rouvert, et alors que la plupart des établissements touristiques avaient fermé, nous sommes allés dans l'ordre à Xai Xai, à Tofo, à Barra, puis nous nous sommes établis environ deux semaines près de Vilanculos, d'abord au camping le plus connu de l'endroit (le Baobab) où nous avons fait la connaissance de l'excentrique et pétillante Marina qui coordonne toutes les activités touristiques de main de maître (nous avons notamment pu voir des hippocampes lors d'une sortie sur une barque à voile locale), puis à une dizaine de kilomètres de piste dans un petit hôtel de plage assez haut de gamme tenu par Anna, une portugaise sympathique et ancienne voyageuse, qui nous a proposé un tarif intéressant du fait de l'épidémie de Covid. Nous avons passé là quelques jours de repos presque total, ce qui est exactement ce que nous étions venus chercher, émaillés par quelques rencontres intéressantes et inattendues, notamment avec Richard et Bookie, un couple de photographes naturalistes de bon niveau, excellents spécialistes des oiseaux, propriétaires d'une réserve privée au Zimbabwe, puis avec Laïla, une polyglotte tatouée, avocate de Qanon, poussant à tout instant des gloussements et apostrophant chacun, sur un mode le plus souvent amical et sarcastique, dans sa langue d'origine.
Cette étape nous a donné l'occasion de naviguer vers les îles du large, réputées pour leurs fonds coraliens, notamment autour de Bazaruto. Ces sorties en snorkeling ne nous ont pas convaincus de l'intérêt spécifique de plonger à cet endroit. Il faut un bateau, il y a du courant, et on plonge sur un récif frangeant avec un peu de profondeur et pas mal de clapot, compte tenu de l'exposition de la barrière de corail. Une autre sortie, à l'île de santa Carolina, plus petite et plus protégée, nous a donné une bien meilleure impression de qualité, notamment de par l'excellente protection dont jouit le jardin de corail, et la densité exceptionnelle de poissons à faible profondeur, notamment d'Oriental Sweetlips regroupés dans des bancs immobiles d'une taille que nous n'avions jamais observée jusqu'alors. A cet endroit, notre appareil photo sous-marin a rendu l'âme et nous n'avons malheureusement ramené aucun souvenir numérique de cette magnifique randonnée palmée.
La dernière chose que nous ayons faite dans le pays, c'est de trouver un moyen d'en sortir: pas évident, car les routes du Zimbabwe et du Malawi nous étaient interdites pour cause de Covid, et la seule issue qui nous intéressait, celle de la Zambie, se trouvait à une distance difficile à franchir en moins de trois jours, correspondant à la durée de validité du test PCR obligatoire à la frontière, sachant qu'il était aléatoire de tenter d'en passer un en cours de route. Nous avons donc combiné le passage dudit test à Vilanculos et une véritable course contre la montre pour parvenir à franchir la frontière à temps, ce que nous avons réussi à faire avec seulement quelques minutes de marge, après deux jours éprouvants de route, de piste et de nids-de-poule.
Tout au long de ces routes parfois défoncées, que ce soit en bord de mer ou dans l'intérieur du pays, nous avons eu le sentiment de côtoyer une population jeune, joyeuse et un peu timide, dépourvue d'agressivité ou d'effronterie. Le problème qui guette manifestement le pays est celui du déséquilibre démographique, le taux de natalité beaucoup trop élevé conduisant à poser des problèmes éducatifs dépassant les moyens du pays, et à une émigration en partie illégale de jeunes travailleurs vers l'Afrique du Sud. Le pays est suffisamment calme et organisé pour ne pas sombrer dans la misère, mais l'avenir à moyen terme semble sombre tant que la question du contrôle des naissances ne sera pas réglée.
Les "J'aime/J'aime pas" de Manu au Mozambique
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Photos et vidéos du Mozambique (mars 2021)
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